La guerre des classes
Bulletin de l’Association des Amis de l’Egalité BP 30934 41 009 BLOIS Cedex
Ce que nous savons …
N |
ous avons aujourd’hui les moyens de tout
savoir…
Nous savons que le gouvernement gouverne pour
les riches, que son seul souci est de conserver le pouvoir politique,
judiciaire, financier et médiatique au service de la bourgeoisie.
Nous savons que la ‘gauche plurielle’ ne
tiendra aucune des promesses qu’elle affiche.
Nous savons que les partis et
syndicats de gauche ont laissé les mains libres au gouvernement, en laissant
isolés ceux qui se battaient contre la loi Fillon et le CNE.
Nous savons que rien n’est réglé dans les
banlieues.
Nous savons que ce n’est pas une journée de
mobilisation au début de chaque mois qui permettra d’obtenir le retrait du CPE.
Nous savons que le MEDEF veut liquider tous
les obstacles à l’exploitation des salariés, pour augmenter ses profits ( code
du travail, sécurité sociale, retraites, etc… )
Cette liste peut faire 100 pages, que nous
resterions étonnés de tout ce que nous savons. Car il n’est pas possible de
dire que nous ne savions pas. Savoir n’est donc pas suffisant pour mettre
un terme à ce gâchis !
Nous savons que nous allons droit dans le mur.
Et même d’un bon pas, comme s’il y avait une fatalité à cette marche vers la
catastrophe. D’aucuns développent même le côté éducatif de la catastrophe qui
aurait un effet pédagogique pour obliger la Société à réagir !
Nos parents et grands parents ont
vécu beaucoup de catastrophes : 1914-1918, la crise de 1929, le fascisme,
1939-1945, les massacres dans les colonies de la ‘république’ lors des luttes
d’indépendance, Tchernobyl en 1986, etc… La liste n’est pas limitative.
Ces
catastrophes n’ont rien réglé. La misère ainsi générée n’a servi qu’a grossir
les profits des capitalistes et de ses sbires.
Chaque nouvelle mesure réactionnaire annoncée
et mise en place, produit un effet d’accoutumance et d’acceptation, alors que
l’on pourrait penser qu’elle va contribuer à générer une plus grande
résistance.
Nous
nous habituons à prendre des coups, comme nos parents se sont habitués à voir
le fascisme gagner l’Europe et porter au pouvoir les dictatures militaires.
Détourner
la tête et se réfugier dans un précaire individualisme ne règle absolument
rien. Entretenir des illusions sur un quelconque changement lors des échéances
électorales de 2007, 2012 ou 2017, ne participe que du renoncement présent à
vivre dignement.
Le constat est sévère; l’affrontement violent
n’est guère évitable. Nous avons le choix de nous y préparer et de l’assumer,
ou d’attendre et de le subir pour le prendre en pleine tête.
Cette
violence est déjà à l’œuvre contre les lycéens arrêtés lors des luttes contre
la loi Fillon.
C’est la même violence qui s’abat sur les
jeunes des cités condamnés pour avoir habité les quartiers où la police les a
arrêtés.
C’est
la violence du GIGN contre les grévistes de la SNCM.
C’est
la violence qui condamne les faucheurs volontaires ( cf. l’article dans ce n°).
L’appareil
de répression est au service de la classe dominante, qu’il s’agisse de son
armée, de sa police, de sa justice ou de sa haute administration .
Qu’est-il advenu du Non au référendum alors
que l’on voit réapparaître Bolkenstein ? A quoi ont servi les milliers de
pétitions, les centaines de manifestations, les centaines de réunions et les
millions de tracts dénonçant tout ce que nous savons déjà ?
Le pouvoir est illégal. La misère est
illégale. La lutte pour notre vie est déclarée illégale dans le cadre de cette
Société qui fonctionne pour son unique profit !
Avons-nous d’autre choix que d’entrer en
résistance active ? Avons nous d'autres choix que ceux que le pouvoir qualifie
d'illégaux ?
Passons nous de la légalité !
L’obligation où le prolétariat du XIX siècle
se trouvait de vendre sa force de travail pour survivre, désacralisait et
renforçait tout à la fois le vieux principe d’autorité, traditionnellement tenu pour le seul mode de
gouvernement.
En se constituant en parti du travail, les
organisations ouvrières, factions ou syndicats nés d’un prolétariat résolu à se
défendre, voire à s’abolir en abolissant la classe exploiteuse, entrèrent avec
la classe dominante dans un rapport concurrentiel qui, les entraînant sur le
terrain de l’adversaire, entrava sournoisement leur volonté d’émancipation et
les mena à la bureaucratisation.
L’esprit
de concurrence et de rivalité finit par diluer dans des luttes intestines ce
qui émanait à l’origine d’une irrépressible aspiration à vivre .
Ainsi,
l’entreprise de subversion que le prolétariat opposait à la domination
capitaliste s’érigea-t-il rapidement en un pouvoir hiérarchique dont les
mandataires allaient un jour, au paroxysme du cynisme et de la dérision,
fabriquer ce Soviet Suprême qui, issu des conseils ouvriers – ou soviets - gérés directement par le prolétariat,
exercerait à l’encontre des prolétaires une dictature absolue .
Si
bénéfique qu’il fût pour la classe ouvrière, le combat pour les acquis sociaux
finit par s’intégrer au capitalisme, par obéir à son évolution, par répondre
anticipativement à des sollicitations que son développement futur
transformerait en exigences .
Il a
favorisé l’apparition d’un clientélisme ouvrier où le travail d’exploitation
commandité par un patron se double d’un travail d’émancipation qu’exploitent
les représentants politiques socialistes et communistes, les fonctionnaires
syndicaux, les tribuns du peuple, dont l’autorité grandit chaque fois qu’ils
arrachent au capitalisme et en faveur des exploités d’indéniables avantages..
Or,
ces améliorations apportées à la survie quotidienne des prolétaires ( réduction
du temps de travail, sécurité sociale , soins médicaux,congés payés,
allocations chômage, augmentation des salaires, droit aux loisirs ) que les
patrons ne concèdent qu’au prix d’affrontements sans merci, préparent le
terrain sur lequel se développera le capitalisme de consommation. « Il ne
faut plus que les pauvres aient peur de l’avenir », comme disait ce
bon Bismarck lorsqu’il instaura la première retraite des vieux travailleurs
.
Endoctrinée
par les promesses d’un sort moins précaire, la masse des exploités a formé une
armée d’électeurs au service de mandataires prêtant à leur pouvoir le poids
d’un appareil bureaucratique hypertrophié … Car la bourgeoisie réussit à
récupérer les acquis sociaux qu’elle a dû abandonner sous les coups de boutoir
du pouvoir « ouvrier » concurrentiel .
Loin
de s’accomplir en pure perte, le délestage du capital a balisé les chemins d’un
new-look qu’exigeaient, et le déclin
de l’industrie de guerre après 1945, et le prévisible démantèlement des empires
coloniaux annoncé par les insurrections marocaine, malgache, indienne et
algérienne.
De
la clientèle ouvrière politisée, le capitalisme consumériste va faire une
clientèle de consommateurs dépolitisés.
extrait de : Pour une
internationale du genre humain, page 52
Raoul Vaneigem
L’énergie au centre des batailles à venir, écrivions nous dans notre
bulletin hiver 2005.
Pourquoi ce secteur va-t-il être au cœur de la guerre des
classes ? Ce secteur concentre à lui seul les principaux enjeux de la
guerre que se livrent les capitalistes de la planète pour leur survie.
Après la faillite de la société ENRON ( USA ) qui spéculait sur
l’énergie et qui a ruiné des milliers de salariés, nous ne pouvons plus ignorer
les conséquences d’une telle guerre, qui n’est pas uniquement commerciale. La
guerre d’Irak pour le pétrole est la version coloniale de cette guerre de
l’énergie .
Le 20è anniversaire de l’explosion du réacteur de
Tchernobyl et ses milliers de morts irradiés en 1986, le nouveau plan de
construction de centrales nucléaires en France ( réacteur EPR pour - European
Pressurized Reactor - à Flamanville ) sont là pour nous rappeler dans quel
contexte se déroule ce combat du capitalisme pour s’approprier le contrôle des
industries de l’énergie.
C’est dans ce contexte que nous
apprenons le projet de fusion entre GDF et SUEZ, une nouvelle concentration capitaliste,
présentée par les médias ( radio, TV, journaux ) comme un acte patriotique
économique pour sauver SUEZ d’une OPA du groupe italien ENEL.
Qui serait le premier actionnaire
privé de ce nouveau groupe ? Mr Albert Frère, milliardaire de son état, et
accessoirement belge .
Il n’y a pas lieu
de s’étonner de ce nouveau mensonge de l’UMP de Sarkozy qui garantit de
garder 70% du capital de l’entreprise GDF à l’Etat.
Tout le monde sait que la ‘ gauche ‘ représentée par le
gouvernement Jospin a ouvert la porte à la privatisation du secteur EDF GDF
lors de la conférence de Barcelone.
Que ceux qui se mettent la tête dans le sable pour ne rien voir
n’oublient pas que dans cette position, leur cul dépasse … Le cœur du problème
n’est pas dans un quelconque - patriotisme - qui reste l’argument de la
bourgeoisie pour sacrifier les travailleurs et les pauvres. Il n’est
malheureusement plus non plus dans le rêve d’un grand service public dirigé par
un Etat au service du grand capital.
- Une énergie durable entre nous –
Telle est la pub pour GDF, pleine page 15 de la nouvelle version de l’Humanité
Dimanche dans son n°1 du 9 au 15 mars 2006. Et en page 27, nous lisons :
- SUEZ GDF, prélude à la privatisation complète d’EDF … La droite en rêve
-
L’auteur, Dominique Sicot, aurait presque pu compléter sa phrase en
écrivant : - la droite en rêve, la gauche le fera -
Interrogé par l’Humanité Dimanche, Jean Pierre Sotura secrétaire
général de l’UFICT-CGT explique : - En clair, ce sont des coupes dans
les effectifs -
A la question : Comment
comptez vous mener la bataille ? , celui-ci répond :
- Dans un premier
temps, les salariés étaient sous le choc. Nous nous sommes efforcés de leur procurer un maximum d’informations et d’analyses. La colère
a succédé à la stupeur. Nous continuons les rencontres avec les autres
confédérations. Nous visons une riposte d’envergure autour du 20 mars -
Ils visent !!!
Le gouvernement peut dormir tranquille toutes
les nuits, les bureaucrates veillent sur son sommeil et l’ordre règne. Ces bureaucrates
ont encore le culot de nous faire croire qu’ils n’étaient pas informés de ces
projets, dans le cadre des réunions avec les directions d’entreprise ?
Combien d’entre eux ont personnellement des
actions de GDF, SUEZ ou EDF ?
A la question de l’Humanité Dimanche
-
quelle alternative proposez vous pour répondre aux enjeux
énergétiques actuels ?
-
Jean Pierre Sotura, secrétaire général de l’UFICT-CGT
répond :
- La CGT propose
la constitution d’un pôle public de l’énergie . Il ne s’agit pas de nationaliser
tous les acteurs du secteur, mais d’organiser des liens et des coopérations
entre eux, qu’ils soient publics ou privés, français ou européens -
Tout le reste n’étant que littérature … Pas un mot sur la
détérioration du service public de l’énergie, ni sur les augmentations des
tarifs, ni sur la politique colonialiste d’EDF à l’étranger. Rien sur les
dangers du nucléaire. Là est le cœur du problème
« La riposte d’envergure » sera sous contrôle, car ils
ont l’envergure pour briser les mouvements sociaux. Il est impossible d’être
actionnaire du système, et prétendre lutter contre.
« Quand j'entends
que d'anciens terroristes non repentis font leurs courses sur les marchés,
alors qu'ils étaient, disait-on, à l'article de la mort... cela m'est
insupportable. Les malades, même atteints d'une affection grave mais qui ne
sont pas au "seuil de la mort", n'ont pas à bénéficier de cette loi.
»
Pascal Clément,
ministre de la Justice
(Nouvel Observateur en janvier 2006).
Joëlle Aubron,
militante d'Action Directe, est décédée mercredi 1er mars. Elle
n’insupportera plus Clément le mal nommé.
Nathalie Ménigon
victime en prison de plusieurs attaques vasculaires cérébrales est
partiellement hémiplégique. Georges Cipriani a vécu un épisode délirant
provoqué par les années d'isolement. Il a quitté l'hôpital pénitentiaire pour
retourner en détention.
Jean-Marc
Rouillan, vient de voir sa demande de liberté conditionnelle refusée. Eux et
tous les autres ont subi des conditions de détention « spéciales » autrement
dit de longues années d'isolement total qui visaient à les détruire
physiquement et psychologiquement. Aujourd'hui, ils continuent de subir les
vexations quotidiennes de l'administration pénitentiaire et les foudres d'une "justice
de classe" qui leur reproche de n'avoir jamais renié leur engagement .
La justice de
classe de Monsieur Clément laisse courir ceux qui terrorisaient les juifs, les
arabes et les militants de gauche.
Papon est libre
de faire ses courses sur les marchés.
Pour nous, c’est
cette « justice » là qui est insupportable !
Exigeons la
libération immédiate des prisonniers politiques d’Action Directe. Pétition en
ligne : http://nlpf.samizdat.net/article.php3?id_article=84
Rubrique : on se
fait de la pub et on vante nos amis, vu que personne ne le fera à notre place.
Réunion publique avec
Pierre Rimbert, et que vive PLAN B.
La réunion publique du 31 janvier sur la thème : Les
médias face aux mouvements sociaux, a été un franc succès, par le nombre de
participants, par la richesse de l’exposé de Pierre Rimbert et par la qualité
du débat qui a suivi. Dans son exposé, Pierre a mis au centre le fait que la
question des médias est une question politique souvent laissée de côté. Il a
souligné les déterminants économiques, politiques et sociaux de ce
problème : les médias, quatrième pouvoir dirigé par les puissances d’argent
n’ont pas de contre pouvoir et influent sur la représentation du politique et
du social. Face au parti du pouvoir et de l’argent la résistance doit aussi
s’organiser. Pour continuer la discussion et engager la lutte, nous nous
permettons de vous conseiller la lecture de PLAN B, journal de critique des médias et d’enquêtes sociales dont
le premier numéro vient de paraître ( en vente dans les kiosques ou en
s’abonnant - lien sur notre site )
Dans 1984 de
Georges ORWELL, la « Novlangue » est un vocabulaire qui cache
soigneusement la réalité. Par exemple, le ministère de la « guerre »
s’appelle « ministère de l’amour ». Ce traficotage du sens des mots
reste un des atouts de l’idéologie dominante pour faire gober ce qu’elle veut
aux dominés, pour les empêcher d’être critiques et de se révolter. En disant
cela on n’invente rien, on ne fait que lutter, à notre minuscule échelle
associative, contre l’idéologie des maîtres du monde, idéologie qui nous
imprègne toutes et tous.
Nous allons donc
produire, aussi régulièrement que possible, des extraits d’une œuvre plus vaste
de destruction des illusions sémantiques construites par les magiciens de la
bourgeoisie.
Premier extrait
du fabuleux dictionnaire.
Qu’est-ce que la sécurité autrefois appelée sûreté ?
C’est d’abord la
préservation de la grande propriété privée. A quoi sert la police ? Si tu
es volé ou agressé, la police constate les faits. La déclaration de vol te
permet de toucher l’assurance, par exemple pour ta voiture, et encore tu perds
souvent la franchise, tu n’es remboursé que sur la valeur Argus. En bref, tu
t’es fait avoir deux fois et tu gardes toutes les emmerdes, si bien sûr tu
étais assuré et qu’en bon citoyen, tu enrichis les magnats des assurances.
D’ailleurs, t’as
pas trop le choix, sinon les hommes en bleu te tombent dessus. Pour les
patrons, la sécurité c’est autre chose.
C’est l’assurance
que la maison poulardin fera évacuer les impudents grévistes avec force coups
de matraque dans la gueule, que leurs biens seront protégés contre les
occupations intempestives et que la délocalisation du matos se passera bien.
Tu ne me crois
pas ? Alors souviens toi de ce qui s’est passé il n’y a pas si longtemps à
Marseille, et sur un certain navire en Méditerranée. Regarde ce qui se passe
quand des étudiants opposés à la loi des patrons et du gouvernement osent
occuper des lieux symboliques comme le siège du MEDEF à Tours ou la Sorbonne.
Tout ça, le vieux
barbichu Karl le disait déjà au 19ème : « La sûreté est le plus
haut concept social de la société bourgeoise, le concept de la police, c’est
l’idée que la société toute entière n’existe que pour garantir à chacun de ses
membres la conservation de sa personne, de ses droits et de la
propriété »
Karl Marx dans La question juive
L’occupation
et les blocages des universités par les étudiants grévistes ont fait surgir une
génération spontanée de « démocrates » qui s’opposent aux coups de
force des « rouges et des anarchistes », au nom du respect de la
démocratie. Rien d’étonnant à ce que les médias du capital leur tendent les
micros.
Pourtant
leur conception de la démocratie semble bien restrictive. On ne les entend
guère gueuler contre le 49-3, pas plus contre la présence obligatoire aux cours
des boursiers sous peine de perdre la bourse.
Rien
non plus contre la mise en œuvre, par le gouvernement, de 16 des 30
propositions du FN alors que la droite a été élue, avec l’aide de la
« gauche » nous ne le rappellerons jamais assez, pour s’opposer au
Duce breton.
Ils font le silence total sur le non respect
de la démocratie pourtant légitimement exprimée par le vote du 29 mai contre le
Traité Constitutionnel, ce qui n’empêche pas de voir réapparaître Bolkenstein
et de continuer avec les Traités de Nice, Barcelone… Ils ne disent rien du
tripatouillage des lois électorales pour éliminer des élections européennes et
régionales, les organisations comme LO ou la LCR… On pourrait continuer
longtemps sur leur conception de la démocratie à géométrie variable. Alors, les
donneurs de leçons ès démocratie, ne nous fâchons pas, mais vous
commencez sérieusement à nous les briser menu !
Moins sérieux, quel acteur, dans quel grand
classique du cinéma d’art et d’essai contemporain, dit la célèbre réplique retenue comme titre de cette
rubrique ?
CPE – CNE - Loi sur l ‘égalité des chances
31.03.06
L’objet
de notre article n’est pas d’expliquer en long, en large, en travers ni en
détail le côté profondément réactionnaire de toutes ces lois. Pour le CPE,
juste un petit mot sur les motivations des patrons : 2 ans sans charges
sociales suffisent à comprendre que les jeunes seront virés avant la fin des 2
ans, pour que le patron puisse reprendre de nouveaux jeunes ‘ sans ‘ charges
sociales.
A
Tours , les Amis de l’Egalité luttent depuis 8 semaines contre les lois du
MEDEF/UMP, et ce n’est pas fini… Des milliers d’étudiants et de lycéens ont
pris leurs responsabilités. Là comme ailleurs, nous pouvons nous poser des
questions :
ü
Où
sont les adultes conscients de ce qui est en train de se jouer ?
ü
Où
sont les syndicats et les partis de ‘ gauche ‘ ?
ü
Peut-on
continuer à s’indigner de ce que fait ce gouvernement en manifestant gentiment
une ou deux fois par mois ?
Les
étudiants se sont donnés les moyens de s’organiser, avec la mise en place d’une
coordination nationale représentaive des Facultés en lutte. Mais de quel
pouvoir extérieur à ces luttes se revendique un syndicat comme l’UNEF pour
contrôler les participants de cette coordination nationale ?
Ces
combats générant une répression policière, la question de la lutte contre
toutes les sanctions doit être envisagée comme une lutte politique et non comme
une simple solidarité ( nécessaire ) avec
les jeunes poursuivis devant les tribunaux.
Les
lycéens contre la loi Fillon, les jeunes des cités de banlieue, les jeunes
contre le CPE/CNE, poursuivis par la justice de l’Etat, ne doivent pas rester
seuls. Nos libertés sont à ce prix !
Dès
maintenant, nous pouvons tirer quelques leçons de cette lutte :
ü
S’organiser
de façon à contrôler ces luttes pour qu’elles ne soient pas dévoyées par ceux
qui ont capitulé en 2003 sur les retraites, en 2005 encore sur les suites du
non au TCE majoritaire dans le pays.
ü
Discuter
des obstacles que ce mouvement a rencontré sur sa route pour avancer et vaincre
ü
Reconnaître
les vrais des faux amis dans les médias aux ordres du Parti de la Presse et de
l’Argent
ü
Ne
pas serrer la main des flics qui, aux ordres de l’Etat, vont vous matraquer à
la première occasion
La lutte continue…
un Jeudi sur deux de 11 à 12h sur RADIO BETON
93.6
à Tours et dans notre région,
émission d’analyse et de critique des médias, en ligne : http://radiopropagande.free.fr
et contact par mail à radiopropagande@no-log.org
Le 21 Avril 2006 aux Lobis à Blois : Le
rêve tchèque, un film documentaire drôle et provocant, sur l’hypermarché
qui n’existait pas ! De l’influence de la publicité sur la société, les
médias et la politique. Filip Remunda et Vit Kluzak, les 2 jeunes réalisateurs,
ont voulu explorer le pouvoir psychologique et manipulatoire de la publicité et
de l’hyper consommation.
Jubilatoire…
RADIOCOM sur France Inter
Le Paoli du Jour par M.P.
J’ai enregistré les ( très ) bons morceaux du
Radiocom d’aujourd’hui. Après avoir annoncé que les auditeurs non conformes
seraient désormais sensurés pour garantir la liberté d’expression et le
pluralisme, Paoli fait très longuement lécher ses blessures par une auditrice
qui annonce avoir prévenu le standard qu’avant de poser sa question à l’invité
du jour, elle allait totalement enduire le corps de ce pauvre stéphane de
salive balsamique…
Son
détournement d’antenne n’a pas été coupé. Il faudra modifier la méthode de
piratage et systématiquement oindre Paoli de louanges les plus démentes en
insistant, comme l’a fait cette auditrice, sur le scandale insupportable du
monopole de la parole par les minorités d’extrême gauche.
Il
faudra également applaudir à la décision courageuse de couper le micro en cas
de propos sédicieux, au nom de l’indépendance des journalistes et du combat
contre le politiquement correct dont France Inter est le fer de lance dans ce
pays…
NDLR : Ces morceaux
d’anthologie radiophonique se ré-écoutent sur :
http://www.leplanb.org/page.php?rubrique=sons&PHPSESSID=c79d41c2344da921b1c84b95d9555b6a
Mouvement
anti-CPE
Communiqués
du Comité d’occupation de la Sorbonne en exil (COSE) mardi 21 mars 2006
Dans la même rubrique
Je reproduis ici les communiqués (dont j’ai eu
connaissance) diffusés par un certain nombre des occupant(e)s de la Sorbonne.
Certains ont été photocopiés et diffusés sous forme de tract ; j’en ai
recopié plusieurs à partir de versions manuscrites (j’ignore si des versions
“papier” ont circulé). Pour cette dernière catégorie, il est possible que le
travail de copiste ait entraîné quelques altérations. Les mots douteux ou
ajoutés pour la lisibilité sont indiqués entre crochets. Les erreurs seront,
si nécessaire et possible, corrigées
par la suite.
RECTIFICATIF
Quelques erreurs
s’étant malencontreusement immiscées dans les comptes rendus médiatiques, le
Comité d’occupation de la Sorbonne en exil (COSE) tient à faire les
rectifications suivantes :
1. Il est bien
vrai que nous avons projeté chaises, échelles et extincteurs sur les gendarmes
mobiles qui fermaient à nos camarades l’accès de la Sorbonne. En revanche,
aucun livre n’a été déplacé. Notre but était de faire reculer les flics afin de
libérer l’entrée, et l’on voit mal ce que de tels Robocops pourraient craindre
fût-ce d’un pavé de sociologie. On prétend que nous aurions abîmé quelques
uniformes avec nos projectiles. Ceux qui matraquent et humilient nos frères et
nos sœurs chaque jour dans tout le pays peuvent commencer à compter leurs
blessés. Ils nous indiffèrent.
2. Reconnaissons-le.
Certains d’entre-nous ont effectivement tenté de s’opposer à ces jets, qu’ils
assimilaient à de la « violence ». Ce réflexe conditionné est à
mettre sur le compte de l’éducation castratrice que nous recevons, de la pacification
que nous subissons. Ces oppositions doivent aussi beaucoup à la confusion et au
manque de discussions, qui auraient à coup sûr convaincu chacun de l’impérieuse
nécessité de ce geste.
3. S’il avait
manqué un seul argument pour en finir avec tout le bon sens citoyen des
opposants en question, l’irruption par effraction des CRS dans la faculté,
armés et non-détenteurs d’une carte d’étudiant de la Sorbonne, ainsi que
l’utilisation de haches pour fracturer des portes en bois massif l’a
fourni. Par là, l’État a montré qu’il se place délibérément sur le terrain de
la casse, terrain qu’il serait déraisonnable, pour nous, de déserter.
4. La Sorbonne
est un bâtiment qui nous tient à cœur, pour sa vétusté autant que pour son
caractère labyrinthique. C’est pourquoi les dégradations furent limitées au
strict nécessaire (ouverture de portes, nettoyage du local de l’UNI, etc.),
c’est pourquoi aussi nous ne l’avons pas brûlée.
5. Durant
l’occupation, le sénateur Mélenchon s’est introduit dans les bâtiments grâce à
la complicité de quelques infiltrés de l’UNEF. Sa venue a spontanément
déclenché son expulsion, devant la grossièreté d’une telle manœuvre de
récupération. Le fait qu’il soit entré avec l’aide de la police (et non, comme
tout le monde, par l’échafaudage) dit assez l’ignominie du personnage.
6. Notre
expulsion n’entame en rien notre détermination, bien au contraire. Nous
reviendrons quand nous le déciderons.
Paris, le dimanche
12 mars 2006
Comité d’Occupation
de la Sorbonne en Exil Communiqué n° 1 [diffusé sous forme de tract]
Communiqué du COSE
[à propos de l’occupation du Collège de France, à Paris, le lundi 13 mars]
(recopié à partir
d’une version manuscrite)]
Nous avons occupé
le Collège de France car c’est pour nous une nécessité vitale. Si nous voulons
que le mouvement contre le CPE devienne intéressant il doit s’étendre aux
lycéens, professeurs, intermittents, chômeurs, etc. [Il faut] qu’il revendique
l’héritage des émeutes de novembre. Il faut qu’il varie ses moyens d’action,
pratique des manifestations sauvages et les occupations. L’urgence c’est de se
libérer de l’emprise des bureaucraties, des AG et des manifs plan-plan.
Le capital n’a pas
d’autres choix pour sa survie que d’intensifier l’esclavage salarié. Que ce
salut signifie condamner une grande partie de l’humanité, il le sait et cela ne
l’arrête en rien.
Mais nous nous
opposerons par tous les moyens à cette entreprise. Nous savons que nous
n’aurons que ce que nous saurons prendre.
Grève illimitée
jusqu’au retrait de la loi « sur l’égalité des chances » ! Ceci
pour commencer. Que les occupations se multiplient ! Que la situation
devienne incontrôlable ! Nous ne demandons rien de mieux.
J’insère ici une
motion votée en AG le vendredi 17 mars 2006, à propos de la manifestation qui
s’est déroulée la veille, jeudi 16 mars.
Je l’ai recopiée à
partir d’une version manuscrite.
Les étudiants de la
Sorbonne, réunis en AG tiennent à apporter les précisions suivantes à propos de
la manif de jeudi.
1) Les
2 000 personnes environ qui s’étaient réunies devant la Sorbonne avaient
participé dans leur écrasante majorité à la manifestation qui allait de place
d’Italie à Sèvres-Babylone.
2) Toutes
n’étaient pas étudiantes, toutes n’étaient pas françaises, certes, mais le
contraire eut été étonnant, la lutte contre la loi [dite « sur l’égalité
des chances »] concernant directement l’ensemble de la population. Nous
nous félicitons de l’universalité de cette colère.
3) L’affrontement
avec les forces de l’ordre et les destructions sont une réaction à la
scandaleuse fermeture de la Sorbonne par la police. Tous ceux qui y ont
participé, ainsi que tous ceux qui ont scandé « Libérez la Sorbonne »
appartiennent entièrement au mouvement de lutte contre la loi sur l’égalité des
chances, pluriel dans ses opinions et ses moyens d’action.
La Sorbonne, avec
ses airs d’éternité. Enceinte d’histoire suspendue. Couloirs de marbre comme un
étang gelé. « Faute de soleil, sache mûrir sous la glace ». Il y a
dix jours, un dégel, une soirée contre les siècles. Un feu de tables, les tracts
de l’UNI : flamme plus haute qu’un homme, au milieu de la cour, la cour d’honneur.
Ça ne murmure plus dans les amphis, dans les couloirs, ça ne discourt plus, ça
s’entrechoque, à la recherche d’une composition. Ça commence. Ça jette, des
cris, des extincteurs, des chaises, des échelles, sur les flics. Un monstre se
réveille.
Le pouvoir est
stupide. Il fait du footing. Il a cru anéantir, en nous expulsant, le souffle
qui a émergé là. Bêtise. Bêtise lourde comme une unité centrale sur le casque
d’un CRS. En nous exilant, il n’a fait qu’étendre au monde notre terrain
d’action. Grâce lui soit rendue de nous avoir pris notre Sorbonne, de
nous en avoir dépossédés. En u posant sa police, il l’a offerte à tus les
dépossédés. À l’heure où nous écrivons, la Sorbonne n’appartient plus aux
sorbonnards, elle appartient à tous ceux qui, par la parole ou le cocktail,
entendent la libérer.
Depuis notre exil,
donc, quelques pensées sur l’état du mouvement.
Mise
au point n° 1 : Nous sommes en lutte contre une loi
votée à la majorité par un parlement légitime. Notre seule existence prouve que
le principe démocratique du vote à la majorité est contestable, que le mythe
de l’assemblée générale souveraine peut être une usurpation. Il appartient à
notre lutte de limiter autant que possible la tyrannie du vote majoritaire.
Trop d’espace accordé aux assemblées générales nous paralyse, et ne sert qu’à
conférer une légitimité de papier à quelques bureaucrates en herbe. Elles
neutralisent toute initiative en instituant la séparation théâtrale entre les
discours et les actes. Une fois votée la grève illimitée jusqu’au retrait de la
loi sur l’égalité des chances, les assemblées générales doivent devenir un lieu
de palabre, de mise en commun des pratiques, des idées, des désirs, un moment
de notre constitution en force, non plus la scène de toutes les luttes de
pouvoir, de toutes les intrigues pour emporter la décision.
Mise
au point n° 2 : Les bureaucrates syndicales, bien
qu’elles persistent dans leurs habituelles manipulations, ne sont pas un
obstacle aussi sérieux au mouvement réel que les réflexes citoyens de
pacification, diffus parmi nous. Durant la nuit de l’expulsion de la Sorbonne,
une partie des étudiants ne savaient pas pourquoi ils étaient là ni ce qu’ils
pouvaient faire, moins encore ce qu’ils devaient faire. Ils promenaient
avec eux l’angoisse d’une liberté offerte mais impossible à saisir, faute de
l’avoir désirée. Une semaine plus tard, au fil des occupations, des
affrontements avec les forces de l’ordre, l’impuissance revendiquée laisse
place au goût innocent de l’action directe. Le pacifisme retourne à ce qu’il
n’aurait jamais du cesser d’être : une pathologie existentielle bénigne.
Mise
au point n° 3 : La lutte appartient à ceux qui la
font, pas à ceux qui voudraient la contrôler.
Mise
au point n° 4 : Le mouvement permanent, celui de la
circulation de tout, est la condition paradoxale du maintien en l’état de la
machinerie capitaliste. Tout aussi paradoxalement, l’interruption de son
fonctionnement est la condition de tout début de bouleversement. Par le
blocage, nous luttons contre le blocage absolu de la situation.
Mise
au point n° 5 : Nous nous référons 68, il est vrai,
non à ce qui s’est effectivement passé en 68, à son folklore, à la
Sorbonne occupée d’alors, aux barricades du Quartier latin, mais à ce qui ne
s’est pas passé en 68, au bouleversement révolutionnaire qui n’a pas eu
lieu. ON voudrait, en nous projetant dans le passé, nous extraire de la
situation et nous faire perdre l’intelligence stratégique de celle-ci. En
traitant 698 comme un simple mouvement étudiant, on voudrait éloigner la menace
encore présente de ce que 68 a pourtant été, une grève sauvage générale,
un éclat de grève humaine.
Mise
au point n° 6 : L’idée de débattre démocratiquement,
chaque jour, avec les non-grévistes, de la reconduction de la grève est une
aberration. La grève n’a jamais été une pratique démocratique, mais une
politique du fait accompli, une prise de possession immédiate, un rapport de
force. Nul n’a jamais voté l’instauration du capitalisme. Ceux qui prennent
parti contre la grève se placent pratiquement de l’autre côté d’une
ligne de front, au travers de laquelle nous ne pouvons échanger que des
invectives, des coups et des œufs pourris. Face aux référendums mis en place
pour casser la grève, il n’y a pas d’autre attitude à adopter que leur
annulation par tous les moyens.
Mise
au point n° 7 : Une étrange idée hante ce mouvement,
celui d’une occupation des facultés aux heures ouvrables. D’une occupation qui
ne serait pas libération de l’espace. Où vigiles, pompiers, administrations,
prétextes d’autorité et de sécurité continueraient à exercer leur empire
infantilisant, où l’université resterait platement l’université. Il est vrai
que cet espace une fois conquis, nous devrions le peupler, le peupler d’autre
chose que du désir de retourner à la normale. Nous placer dans la perspective
sereine qu’il n’y aura pas de retour à la normale. Puis habiter cette
irréversibilité.
Mise
au point n° 8 : Les coordinations nationales
reflètent la stérilité d’une certaine idée, classique, de la politique. Les
syndicalistes et les groupuscules gauchistes (PT, LCR, LO, UNEF, SUD, FSE,
Combat, CRI, Groupe bolchevique) proposent à des AG atones des plates-formes
pré-rédigées par leurs directions. Dans une ambiance qui fleure bon le énième
congrès du PCUS, la coordination nationale ne déroule qu’un jeu de pouvoir
soviétique entre « orgas ». Nous opposons à cela l’idée d’une
coordination parallèle prenant exemple sur le mouvement lycéen de l’année
dernière, une coordination ouverte qui n’est qu’un lieu itinérant d’élaboration
stratégique nationale.
Mise
au point n° 9 : Nous sommes les héritiers de l’échec
de tous les « mouvements sociaux » non seulement depuis trois ans
(profs, retraites, intermittents, LMD, EDF, lycéens), mais depuis 1986 au
moins. De ces échecs, nous avons tiré les leçons. Le premier d’entre eux porte
sur les médias. En se faisant écho du mouvement, les médias en deviennent de
fait une composante qui, lorsqu’elle se retire (généralement au même moment
que les bureaucraties syndicales) viennent provoquer son effondrement. La force
d’un mouvement est sa puissance effective, non ce qui s’en dit, les ragots sur
son compte. Le mouvement doit se garder par tous les moyens, fût-ce par la
force, de l’emprise médiatique et élaborer une parole qui lui soit propre.
Mise
au point n° 10 : Aucun des « mouvements
sociaux » des dernières années n’a obtenu en des mois de
« lutte » ce que les insurgés e novembre ont discrètement obtenu en
trois semaines d’émeute - suspension de toutes les radiations des aides
sociales dans les quartiers concernés, rétablissement du financement aux
associations les plus absurdes. Et ce sans rien demander. Revendiquer, c’est
formuler son existence dans les termes mutilants du pouvoir, c’est concéder à
l’adversaire l’avantage du terrain. Même du point de vue de qui veut obtenir
quelque chose c’est con.
Mise
au point n° 11 : Finis les défilés, les journées
d’action décrétées par les centrales. Des occupations et des manifestations sauvages !
L’assemblée des grévistes de Rennes préfère déjà les manifestations « à
parcours intuitif », refuse de subir les parcours de la préfecture et la
présence de ses sbires. Le service d’ordre a même changé de fonction, comme de
nom : il s’appelle « service action » et s’organise pour
l’affrontement avec les forces de l’ordre.
Mise
au point n° 12 : Qu’on ne nous dise plus que ce que
nous faisons est « illégitime ». Nous n’avons pas à nous envisager du
point de vue des spectateurs de la lutte, ni à fortiori du point de vue de
l’adversaire. La légitimité appartient à qui pense ses gestes. A qui sait ce
qu’il fait, et pourquoi il le fait,. Cette idée de la légitimité est évidemment
hétérogène à celle d’État, de majorité, de représentation. Elle n’obéit pas au
même type de rationalité, elle pose sa propre rationalité. Si le
politique consiste en la guerre entre différentes légitimités, entre
différentes idées du bonheur, notre tâche est désormais de nous donner les
moyens de cette lutte. Sans autre limite que ce qui nous paraîtra juste, et
joyeux.
Paris, le lundi 20
mars 2006
http://www.claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=146
Récit de mon interpellation à Tours,
le 31 Mars 2006 à 12h
Dès
11h je me trouve place Jean Jaurès. Avec quelques camarades étudiants nous
participons à un rassemblement appelé par le collectif des sans papiers et des
demandeurs d’asile. Peu avant midi, je pars avec mon amie J. acheter à manger.
La sandwicherie est à une quarantaine de mètres de la place Jean Jaurès.
C’est
devant cette sandwicherie que deux policiers en civil m’arrêtent. Ils arrivent
par derrière, me montrent furtivement leurs cartes de police et me
disent : « Monsieur Bureau, suivez nous. »
Ils m’empoignent alors chacun un bras et m’éloignent de la place Jean Jaurès,
direction la rue de Bordeaux.
Je
dis à mon amie de partir tout de suite prévenir les camarades qui sont place
Jean Jaurès. J’alerte la population en criant : « Je
m’appelle Antoine Bureau, je suis militant anti-CPE, la police est en train de
m’arrêter alors que j’achète un sandwich, prévenez les gens qui sont place Jean
Jaurès et ceux qui sont à la faculté. »
Au
début de la rue de Bordeaux, ils m’emmènent dans le renfoncement d’une galerie
marchande, me plaquent contre la vitrine d’un magasin et me passent les
menottes. Je continue d’alerter les passants. Les policiers sont vites débordés
par l’arrivée de mes camarades. Ceux-ci contestent l’arrestation et essaient de
s’interposer. Un policier appelle alors la voiture d’urgence. Celle-ci déboule
rue de Bordeaux et stoppe à notre hauteur. Le conducteur et le passager
sortent, leur tonfa à la main, pour disperser par la force mes camarades. Ils
m’embarquent violemment dans la voiture. Ils démarrent à toute vitesse, malgré
la présence de personnes devant la voiture. Le passager dit
clairement : « Ecrase les on s’en fout, faut dégager ! »,
ou alors : « On sort les gazer ! » Les
personnes se poussent au dernier moment.
Deux
policiers sont assis à côté de moi. Celui qui se place à l’opposé de moi me
lance un premier coup de poing sur le visage en me traitant de « sal
enculé de gauchiste de merde. » Puis ont volé les « enfoiré ! »,
« connard ! », « fils de pute ! »,
« ordure ! ». Il me frappe une deuxième fois au
ventre : « Tu vas voir, sale bicot, ce que c’est la
gégène ! », « Cette nuit on viendra te casser toutes les
dents ! », « Tu vas payer cher, on va te péter ta gueule
de merde ! », « On n’aurait pas d’ordre, tu serais déjà mort ! »
Arrivés
dans le parking du commissariat, le même policier me sort de la voiture en
m’étranglant à l’aide de mon écharpe. Je demande la venue immédiate d’un
médecin pour constater les coups. Il me répond : « Le
jour où je t’envoie un médecin, ce sera un médecin légiste. » Là,
il me jette contre le chambranle d’une porte en se marrant. Puis il me traîne
jusqu’au bureau des gardes à vue. Je demande la raison de ma présence. Il
m’empoigne par le col et me dit : « Ferme ta gueule, je t’entends
parler encore une fois je t’explose ! T’as compris connard ? »
Il m’arrache mes habits pour les fouiller, déchire mes badges « non à
l’université de classe » et « agir contre la guerre » en
détériorant ma veste. Ils me mettent nu, sans me toucher, je peux me rhabiller.
Puis, ils me jettent dans une cellule.
Un
quart d’heure plus tard, un policier vient me signaler que je suis en garde à
vue pour 24 heures. Le motif : dégradations en bande organisée sur les
locaux de l’UMP.
Je
suis resté entre 4 et 5 heures en cellule. J’avais demandé un médecin, je ne
l’ai pas vu. Je n’ai rien signé, à part ma levée de garde à vue.
Je
dénonce ici fermement les violences physiques et verbales, les intimidations et
les injures racistes que les forces de police m’ont fait subir.
Antoine Bureau
PS : Je suis convoqué le 28 juin 2006 à 9h au tribunal de Tours pour comparaître avec 5 autres camarades.
Répression = coma
31.03.06
A ce jour, 2 militants sont toujours dans le coma.
L’un, Cyril Ferez militant de Sud PTT, blessé le 18 Mars Place de la Nation.
Nous connaissons parfaitement son
identité et le lieu de son hospitalisation. L’autre, dans le coma depuis
le 24 Mars, a été blessé sur l’esplanade des Invalides. Nous ne connaissons ni
le nom ni le lieu de son hospitalisation.
Une fois de plus, les médias mentent. Il est de notre
devoir de faire la lumière sur ces très graves évènements.
Après la saisie sur les comptes bancaires de la
Confédération Paysanne par la firme Monsanto, fin Novembre 2005, suite à
l’action de faucheurs volontaires à Monbéqui en 1998, la répression financière
se poursuit.
Biogemma et Pioneer , firmes productrices d’OGM, engagent de
nouvelles procédures de saisies mobilières sur les biens de faucheurs
volontaires condamnés par la justice. Parmi eux, Jean Baptiste Liboudan,
initiateur du Collectif des Faucheurs Volontaires, et Gilles Lemaire, ancien
secrétaire national des Verts, condamnés pour leur action d’Août 2004 à Marsat.
Le 27 Janvier dernier, ces derniers ont reçu un avis
de saisie-vente sur leurs biens corporels mobiliers pour les dommages et
intérêts de 200 000 euros obtenus par Biogemma, suite au procès de Riom dont le
pourvoi en cassation est en cours.
Autres militants visés, les 8 condamnés de Toulouse,
dont les 2 mêmes ainsi que José Bové et Noël Mamère. Ceux-là ont reçu des avis
semblables suite à leur condamnation à 63 000 euros de dommages et intérêts,
après l’action de Juillet 2004 à Menville, visant les cultures de Pioneer.
Pour Gilles Lemaire, l’objectif des firmes
agroalimentaires est de ‘ casser le mouvement des faucheurs volontaires au
moment même où la loi sur les OGM doit arriver devant le Parlement. Mais nous
ne nous laisserons pas intimider. Nous irons jusqu’au bout ‘ prévient-il,
en promettant desinitiatives spectaculaires.
Ludovic Thomas, article paru dans l’édition du 16 Février 2006
http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-02-16/2006-02-16-824194
Association des Amis de l’Egalité BP 30934 41 009 BLOIS Cedex
Site http://lesamisdelegalite.free.fr courriel lesamisdelegalite@free.fr